Mme Jennifer De Temmerman attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur, sur les difficultés des élus des petites communes à pouvoir exercer leurs fonctions dans de bonnes conditions. Aujourd’hui, force est de constater qu’il est de plus en plus difficile de trouver des candidats aux fonctions d’élus, et plus particulièrement de maire. Nombre d’entre eux alertent les parlementaires sur leurs difficultés, notamment celles qui consistent à concilier leur engagement électoral avec leur vie professionnelle. L’exercice d’un mandat local constitue pour eux, une charge de plus en plus lourde qui exige une disponibilité étendue. C’est une des raisons qui explique la surreprésentation des retraités et des fonctionnaires parmi les élus. En effet, l’article 11 bis de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires pose le principe selon lequel les fonctionnaires qui ont des fonctions publiques électives profitent des garanties accordées aux titulaires des mandats locaux par le code général des collectivités territoriales (CGCT). Ces garanties autorisent les intéressés à concilier leur activité professionnelle avec le mandat électif. À ce titre, ils ont droit à des autorisations d’absences et des crédits d’heures, et peuvent bénéficier, de plein droit, d’un détachement ou d’une mise en disponibilité. Or rien d’équivalent n’est offert aux personnes salariées dans le privé. Même si des décharges d’heures sont autorisées pour tous, lorsque les élus salariés du privé continuent d’exercer leur activité professionnelle, leur contrat de travail est suspendu pendant leurs heures d’absence et celles-ci ne sont pas rémunérées. Compte tenu de la somme de travail engendrée par une mandature, il est par conséquent difficile de susciter des vocations. De plus, à l’échelle communale, il est fort complexe d’arriver à gérer l’ensemble des missions fonctionnelles et de représentation inhérentes au poste de maire, avec seulement 105 heures ou 140 heures de travail par trimestre. Pour beaucoup de personnes concernées, cette charge de travail constitue donc un second métier. De nos jours, il semble nécessaire de renouveler et d’enrichir les gouvernances, de motiver et de pérenniser les engagements individuels au service de la collectivité. Il faut mener une réflexion générale sur les conditions d’exercices des mandats électoraux. La conciliation de l’exercice du mandat et de la vie professionnelle doit désormais avoir lieu pour favoriser l’accès aux fonctions électives d’individus ayant une activité professionnelle dans le secteur privé. Dans ce contexte, elle l’interroge sur les moyens mis à disposition des élus des petites communes travaillant dans le secteur privé, et sur les mesures éventuelles prévues pour permettre à ces élus d’exercer leur mandat dans de meilleures conditions qu’à l’heure actuelle.