Un Comité interministériel de la Sécurité routière s’est tenu le 9 janvier. Notre premier ministre, Edouard Philippe a présenté les principales mesures prises pour lutter contre la mortalité routière, en augmentation depuis 3 ans.
La route est la première cause de mort violente dans notre pays, avec plus de 3 000 morts par an. C’est aussi 72 000 blessés chaque année soit l’équivalent du stade Vélodrome.
« L’insécurité routière n’est pas une fatalité ».
Les exemples de mesures disruptives, qui modifient en profondeur les comportements, et qui sont efficaces ne manquent pas : port obligatoire de la ceinture de sécurité (1973), abaissement à 50 km/h de la vitesse en agglomération (1990), permis à points (1992). Toutes ses mesures ont été décriées en leur temps.
Basée sur des statistiques et des données de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, le Gouvernement a pris 18 mesures efficaces. Je vous invite à prendre connaissance de l’ensemble du dossier et des mesures disponibles ici.
Voici les cinq mesures les plus importantes :
1- Le passage de la vitesse maximale de 90 à 80 km/h sur les routes du réseau secondaire, à double sens sans séparateur central à partir du 1er juillet 2018
Cette mesure permettra, selon l’observatoire national interministériel de la sécurité routière, de sauver entre 300 et 400 vies chaque année. Pour évaluer l’impact de cette mesure, une « clause de rendez-vous au 1er juillet 2020 » a été instaurée.
Sur les routes à double sens sans séparateur central où se produit plus d’un accident mortel sur deux, la vitesse est la première cause des accidents corporels (31%). Sur les tronçons où les dépassements sont sécurisés, la baisse de la limitation n’aura pas lieu.
Concrètement, sur un trajet de 40 km, cela représente 3 minutes de plus qu’à 90 km/h, 3 min pour sauver une vie par jour.
2- La lutte contre l’alcool et la consommation des produits stupéfiants au volant
L’alcool est la deuxième cause de mortalité sur nos routes (19 %), la consommation de stupéfiant la troisième (9%). Les alcoolémies les plus excessives sont les plus meurtrières avec les 2/3 des accidents mortels liés à l’alcool qui se produisent avec une alcoolémie dépassant le triple du seuil légal, soit 1,5g/l. Au regard de ce constat, faire évoluer le seuil légal d’alcoolémie n’aurait qu’un effet très limité sur les accidents.
C’est pourquoi le comité interministériel a retenu d’autres mesures :
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Toute personne dont le permis aura été retiré pour la deuxième fois pour alcoolémie ne pourra se le voir restituer que si son véhicule est équipé d’un éthylotest anti-démarrage, et si elle se soumet à un suivi médico-psychologique.
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Les conducteurs dont le permis a été suspendu pour conduite en état d’ivresse pourront être autorisés à conduire pendant le temps de cette suspension s’ils équipent leur véhicule d’un dispositif d’éthylotest anti-démarrage.
3- La lutte contre l’usage des téléphones portables
Lire un SMS au volant, c’est 5 secondes d’inattention soit 70m à 50km/h, 180m à 130 km/h. C’est faire prendre plus de risques, à soi-même et aux autres : un conducteur au téléphone enregistre 30 à 50 % d’informations en moins sur la route, ce qui multiplie par 3 le risque d’accident.
Il sera possible, à horizon 2019, pour les forces de l’ordre de retenir le véhicule en cas de conduite dangereuse avec un téléphone à la main (pas de clignotant par exemple)
4-Le renforcement de la protection des piétons, dont la mortalité est en hausse constante.
En 2016, on déplore 559 décès de piétons, soit une hausse de 19% par rapport à 2015. Cette hausse équivaut à 91 tués supplémentaire, dont 52 de plus de 75 ans. Devant cette hausse, et le vieillissement de la population, il nous faut repenser les abords immédiats des passages piétons, rendre possible la vidéo-verbalisation pour les infractions liées au non-respect des règles de priorité pour les piétons, et renforcer les sanctions.
5- Une réflexion sur les conducteurs vertueux
80 % des titulaires du permis de conduire, soit 37 millions de Français, possèdent leurs 12 points. Une réflexion pour valoriser les bonnes conduites sur la route sera menée par le Conseil national de la sécurité routière.