Une consultation citoyenne nationale sur la formation professionnelle et l’apprentissage s’est tenue du 4 au 18 janvier 2018 et a recueilli 23 500 contributions. Quels sont les principaux éléments qui en sont ressortis ?
A – Sur la formation professionnelle :
Aujourd’hui la formation professionnelle représente un budget annuel de plus de 25 milliards d’euros, dont 10 milliards de financements publics, il apparaissait donc essentiel de prendre le temps de s’arrêter sur les points d’amélioration de notre système actuel.
Plus des trois quarts (78%) des personnes ayant répondu à la consultation estiment que notre système de formation professionnelle fonctionne mal. Les défis identifiés sont nombreux : le système est jugé illisible et opaque, proposant souvent des formations inadaptées aux besoins des salariés et demandeurs d’emploi face au marché du travail, voire même inutiles.
D’une manière générale, les personnes ayant participé à la consultation insistent sur l’opacité et la complexité du système. Beaucoup expriment le souhait de pouvoir gérer elles-mêmes leur parcours de formation. Par ailleurs de nombreuses personnes soulignent un accès inégal à la formation continue selon l’entreprise pour laquelle elles travaillent.
Quelles sont les principales problématiques qui ont émergées de cette enquête ?
1- Des formations dont la qualité est parfois jugée insuffisante au regard des attentes des personnes formées et des besoins des employeurs ;
2- Un besoin de rendre l’apprentissage et la formation professionnelle plus lisibles afin que chacun puisse bénéficier de ses droits de manière effective ;
3- Une demande de justice et d’équité afin d’aider l’emploi des populations qui en sont le plus éloignées (jeunes et demandeurs d’emploi) ;
4- L’urgence de revaloriser l’apprentissage, notamment lors de l’orientation des jeunes.
Quelles sont les principales pistes d’amélioration pour les personnes interrogées ?
1- Permettre à chacun de s’inscrire soi-même à la formation de son choix ;
2- Renforcer les droits à la formation des personnes peu qualifiées ;
3- Améliorer l’information sur la qualité et les débouchés des formations professionnalisantes ;
4- Unifier les aides accordées aux entreprises et valoriser le rôle des maîtres d’apprentissage ;
5- Rendre la rémunération des apprentis plus attractive et plus juste.
B – Sur l’apprentissage :
L’apprentissage est une formation, qui repose sur le principe de l’alternance entre formation à un métier chez l’employeur et enseignement théorique dans un centre de formation des apprentis (CFA). Cette alternance vise à faciliter l’acquisition des compétences mais également à améliorer les choix d’orientation et favoriser l’insertion professionnelle. Sauf exception, l’apprentissage est réservé aux jeunes âgés de 16 à 25 ans. Les formations ouvertes à l’apprentissage sont diverses et permettent d’accéder à différents diplômes, du second degré au supérieur : CAP, BTS, Licence, Master, etc.
Un constat, actuellement en France, seulement 7% des jeunes effectuent un apprentissage.
Quelles sont les principales problématiques qui ont émergé de cette enquête ?
1- L’apprentissage s’apparente parfois à un parcours du combattant ;
2- Les conditions d’accès sont trop strictes ;
3- La rémunération est peu attrayante ;
4- Même si elles ont été assouplies au fil des lois les contraintes réglementaires restent fortes.
Quelles sont les principales pistes d’amélioration pour les personnes interrogées ?
1- Supprimer l’âge maximal pour commencer une formation en apprentissage ;
2- Permettre les recrutements d’apprentis en dehors des dates habituelles ;
3- Unifier les aides à l’apprentissage ;
5- Réduire les effets de seuils dans les aides aux entreprises ;
6- Dématérialiser la signature du contrat d’apprentissage et les demandes d’aides ;
7- Améliorer l’articulation entre les enseignements théoriques et la pratique ;
8- Renforcer l’information sur les filières d’apprentissage.