Audition de Brune Poirson
Madame la ministre,
Au nom du groupe La République En Marche, je vous remercie pour votre présentation claire et précise.
Le 23 avril 2018, vous avez, en compagnie du Premier ministre, présenté la feuille de route pour l’économie circulaire.
Une feuille de route qui émane d’une véritable démarche participative, commencée dès le 24 octobre 2017.
Des solutions qui sont le fruit des différentes consultations de ces derniers mois.
4 axes principaux se dégagent de cette feuille de route : « mieux produire », « mieux consommer », « mieux gérer nos déchets » et « mobiliser tous les acteurs ».
Comment en 50 mesures concrètes changer de modèle économique et passer d’une économie linéaire à une économie circulaire.
Le constat est simple, inéluctable : les ressources de notre planète s’épuisent alors que les déchets s’amoncellent, certains posant de très sérieux problèmes écologiques. La vie s’étouffe.
Certes, les consciences sont éveillées de ci, de là ; des voix se sont élevées et des initiatives ont vu le jour. Mais pour donner de l’ampleur au mouvement, il est nécessaire de coordonner, de promouvoir, de simplifier parfois, d’inciter aussi… d’impliquer surtout chacun, citoyens, associations, collectivités, acteurs privés, pouvoirs publics…
Parmi les différentes mesures évoquées dans cette feuille très complète, je me permettrai de vous interroger plus avant sur certains points.
Ma collègue Bérangère Couillard souhaitait particulièrement attirer votre attention sur Baptiste Dubanchet, qui a entrepris, il y a quelques mois, un grand périple à travers plusieurs continents afin d’alerter contre le gaspillage alimentaire. Se nourrissant de déchets récupérés ou d’aliments « périmés », il voulait attirer l’attention sur les notions trompeuses, obscures, de DLC ou DLUO, souvent confondues. Madame la ministre, que pensez-vous de la suppression ou au moins de la modification de cette petite phrase « à consommer de préférence avant le », qui favorise le gaspillage ? Un gaspillage qui représente 100 kilos de nourriture jetée par personne chaque année.
L’objectif 42 de la feuille de route s’intitule « sensibiliser et éduquer », un thème cher à mon collège Jean-Luc Fugit et à moi-même. Tous les deux issus respectivement du milieu universitaire et de l’enseignement secondaire, nous vous avons déjà interpellée personnellement sur la question de l’éducation au développement durable. Nous sommes persuadés que l’avenir se construit d’abord sur les bancs des écoles, qu’il s’agisse de sensibiliser nos enfants ou de former les acteurs de demain aux nouveaux métiers. Madame la ministre, quelle coopération est envisagée avec le ministère de l’éducation nationale ?
Enfin, je vous parlerai un peu de ma circonscription où un projet global, écocitoyen, a été lancé il y a quelques mois : Ecoway. Il s’agit de sensibiliser la population des Flandres (dans un premier temps, le monde ensuite !) aux défis d’avenir : compétences et professions de la transition énergétique, énergies vertes, mais aussi économie circulaire… Dans ce dernier cadre, les bénévoles développent actuellement l’application PokéDéchets Go, chasse virtuelle de déchets en réalité augmentée. Ils s’inspirent d’un jeu bien connu de nos jeunes afin de sensibiliser aux questions d’écoconception et de recyclage.
Comment pouvons-nous, madame la ministre, favoriser de telles initiatives et peut-être les étendre au-delà d’un territoire, de manière générale, promouvoir les bonnes pratiques ?
Merci.