Le 7 juin prochain commencera dans l’hémicycle l’examen de la proposition de loi déposée par le groupe LREM sur la « lutte contre les fausses informations ».
La commission de lois, lors de son examen du texte a envisagé de changer ce titre en «manipulations de l’information». Deux appellations pour une même réalité, ou plutôt pour les mêmes mensonges.
Étymologiquement, une information consiste à donner une forme à une idée, une réalité… Le mensonge renvoie à « mens », l’esprit. On touche du doigt ce qui fait l’essence même de l’être humain : sa capacité à penser, capacité que l’on tente d’influencer par une « dé-» formation de la réalité.
Chaque jour sur les réseaux sociaux, je vois fleurir ces images qui assènent des contre-vérités, des vérités partielles, des vérités déformées, dans le seul but de nuire.
J’en ai été victime récemment.
Des informations parcellaires, reprises, déformées, propagées, de l’extrême gauche à l’extrême droite, renvoyées de populisme en démagogie.
Je peux témoigner de toute la souffrance que l’on peut ressentir à voir son honneur sali, toute l’impuissance que l’on peut ressentir à ne pouvoir faire entendre non pas sa vérité mais bien LA vérité. Car chaque personne qui diffuse sur les réseaux contribue à donner une épaisseur, une crédibilité imméritée à ce qu’elle n’a pas pris le temps de contrôler, de contredire au sens juridique du terme.
Il est dommage qu’en France ou en Europe on soit obligé d’en passer par la loi pour protéger les victimes de ce qui ne relève de la propagande, de la jalousie, de l’acrimonie, de l’hostilité. Il ne devrait être que de la responsabilité personnelle de participer ou pas à ces bûchers virtuels.
Pourtant, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a récemment adopté une résolution sur La protection de l’intégrité rédactionnelle : « l’Assemblée parlementaire rappelle que le droit fondamental à la liberté d’expression et d’information comporte des devoirs et des responsabilités. Les professionnels des médias ont une responsabilité à l’égard du public ; ils doivent respecter des normes éditoriales exigeantes et adopter des codes de conduite visant à promouvoir des principes éthiques essentiels, tels que la vérité et l’exactitude, l’indépendance, l’équité et l’impartialité, l’humanité et la responsabilité. »
Que ces informations incomplètes, que ces impostures soient diffusées par des médias professionnels, des plateformes, des groupuscules politisés ou des simples particuliers, qu’elles concernent une personnalité publique ou politique, ou un individu anonyme, parfois un enfant ou un adolescent, peu importe. Le mal est le même. Le mal est fait.
Alors nous en passerons par la loi puisqu’il le faut pour protéger les victimes, mais aussi les lecteurs, l’opinion, les fondements mêmes de notre démocratie enfin.
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A chaque clic, c’est un peu d’humanité qui s’éteint ; à chaque clic, c’est un peu de haine qui s’enflamme ; à chaque clic, c’est la vérité qui meurt.
http://www.assemblee-nationale.fr/15/propositions/pion0799.asp