Le climat change, et cela se voit dans la violence des événements climatiques qui se produisent autour de nous, tempêtes, ouragans, canicules… mais les conséquences vont bien au-delà du dérèglement climatique. L’inexorable hausse des températures menace tous les maillons de la chaine du vivant, des insectes aux ours polaires en passant par les hommes et limiter le réchauffement à 2°C ne suffira pas à endiguer cette tendance funeste.

État des lieux alarmant

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne annuelle a augmenté de 0,85°C depuis 1880 et elle devrait encore croître de 0,3 à 4,8°C d’ici à 2100 en fonction des émissions de gaz à effet de serre. Chacune des trois dernières décennies a été plus chaude que la précédente et que toutes les autres décennies depuis 1850.

Au cours du siècle dernier le niveau des océans s’est élevé de 19 centimètres. Et cette tendance devrait se poursuivre voire s’accélérer dans les années à venir. Une montée des océans d’au moins un mètre semble inévitable dans les 100 à 200 ans qui viennent. Cela peut paraitre abstrait mais une hausse d’un mètre du niveau des mers toucherait directement une personne sur 10 dans le monde, soit 600 à 700 millions de personnes! Des îles telles que les Maldives, la Polynésie ou encore des villes comme Miami et Tokyo pourraient être submergées. Les deux causes principales de cette montée de la mer sont la hausse des températures entrainant une dilatation de l’eau liée au réchauffement et la fonte des glaciers.

Loin d’être un phénomène lointain, une augmentation des températures à cause du réchauffement climatique affecte l’ensemble de l’écosystème mondial et pas seulement la chaleur ressentie.

0,5°C de plus ou de moins, quelle importance ?

Conscient de la nécessité de limiter la hausse des températures à 1.5°C et sous la pression de l’Alliance des petits états insulaires particulièrement menacés, l’accord de Paris s’engage à « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». Le choix de limiter le réchauffement à 2 °C, fruit d’une décision politique plutôt que de véritables expertises scientifiques au milieu des années 1990, s’avère en effet insuffisant pour protéger l’ensemble du vivant des menaces que fait peser le réchauffement.

Un simple demi-degré en moins fait une très grande différence pour les plantes, les animaux vertébrés et les insectes en divisant par deux la proportion d’espèces privées de leur territoire, réduisant ainsi le risque d’extinction.

Un demi-degré en moins permet aussi de réduire les conditions propices à la disparition de la banquise et ainsi de préserver les mammifères marins. Un article de la chercheuse Alexandra Jahn publié en avril 2018 dans la revue Nature Climate Change compare la fonte de la banquise selon différents scénarios de réchauffement climatique et tire la sonnette d’alarme. La banquise fond naturellement à la fin de l’été mais jamais entièrement. L’article révèle que si le réchauffement climatique n’est pas limité à 1.5°C, il existe un véritable risque que la banquise disparaisse fréquemment d’ici deux ans.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Si l’on se contente de limiter le réchauffement climatique à 2°C, les températures pourraient augmenter jusqu’à 5.5°C ! Dans ce scénario du pire, les vagues de chaleur qui arrivent aujourd’hui une fois tous les 20 ans vont doubler ou tripler de fréquence occasionnant des températures extrêmes (chaudes et froides).

Pour lutter contre le réchauffement climatique et ainsi ne pas dépasser 1.5°C de hausse des températures, il faut avant tout réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Concrètement il s’agit de se détourner des énergies fossiles, diminuer nos consommations d’énergie et augmenter la part des énergies renouvelables dans le « mix énergétique » de chaque pays. En résumé il faut adapter notre mode de vie à ces enjeux. Toutes ces conséquences tragiques étant irréversibles, mieux vaut prévenir que guérir !