Du lundi au vendredi les Français passent en moyenne 7 heures dans les transports. Partie intégrante de notre quotidien, on oublie souvent à quel point notre manière de nous déplacer est nocive pour l’environnement. Qualifiée de « troisième révolution » par la ministre des transports Elisabeth Borne, la transformation des mobilités est un enjeu prioritaire du Plan Climat et se fixe comme objectif d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Repenser notre rapport à la mobilité est essentiel. Notre façon de nous déplacer est en opposition avec la prise de conscience généralisée de la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique. Plus de 38 millions de véhicules circulent en France et la plupart ne transporte qu’une seule personne. Notre façon de nous déplacer repose majoritairement sur les énergies polluantes et le secteur des transports est le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre. La mobilité est un défi qui relève de la santé publique, de la protection de l’environnement et de l’urbanisme.
Se déplacer autrement
Répondre aux enjeux de la mobilité du quotidien, c’est par exemple reconsidérer la marche et le vélo comme de véritables solutions de mobilité. Le projet de loi d’orientation des mobilités met en place des mesures incitatives en faveur du vélo, en prévoyant le déploiement des pistes cyclables notamment. Quand la voiture est nécessaire, le covoiturage ou l’autopartage offrent la possibilité de se déplacer d’une manière plus respectueuse de l’environnement. Afin d’encourager ces modes de déplacements alternatifs, des voies réservées aux véhicules en covoiturage sont actuellement en cours d’expérimentation et le projet de loi prévoit la possibilité pour les employeurs de rembourser une partie des frais de covoiturage de leurs salariés en étant exonérés de cotisation, sur le modèle de ce qui se pratique avec les abonnements de transports en commun.
Réinventer les transports
La technologie nous permet de développer des véhicules propres (électrique, hybrides, à pile à combustible hydrogène…), qui ne produisent pas – ou peu – d’émission de gaz à effet de serre. Mais aujourd’hui, les voitures électriques représentent moins de 2% des véhicules vendus. Il devient nécessaire d’entamer une réelle transition entre les véhicules thermiques et ces nouveaux moyens de transport. Le projet de loi prévoit de nombreuses mesures en faveur des véhicules propres, telles que l’installation de bornes de recharge dans les parkings et sur les autoroutes.
Un enjeu avant tout local
La mobilité est avant tout un enjeu local, chaque collectivité ayant des problématiques spécifiques. La loi d’orientation des mobilités propose d’augmenter le nombre de zones à faibles émissions sur le territoire. Le principe d’une zone à faible émission repose sur l’interdiction d’accès à une ville ou partie de ville pour les véhicules qui ne répondent pas à certaines normes d’émissions ou d’équipement. Aujourd’hui, seuls Paris et Grenoble possèdent une zone à faibles émissions. Elle fonctionne sur le système des vignettes Crit’Air et vise à interdire progressivement la circulation des véhicules les plus polluants.