L’effet panda, c’est une expression utilisée par le WWF pour qualifier les petites victoires qui permettent de mieux reprendre le combat ensuite. L’Effet Panda souligne toutes les avancées, même celles qui paraissent infimes, les petits pas de fourmis qui, mis bout à bout, nous donnent de véritables raisons de se réjouir. Cette expression vise à célébrer les acteurs, particuliers ou institutionnels, qui se mobilisent au quotidien pour lutter contre la dégradation de l’environnement.
L’Effet Panda, c’est aussi mettre en lumière des initiatives des quatre coins du monde, souvent faciles à imiter et qui représentent une source d’inspiration pour tous. Ainsi, au Canada, des bucherons amateurs se mobilisent pour désobstruer les rivières entravées par des arbres abattus afin de permettre aux saumons de migrer de nouveau. Les fleuves parsemés d’embûches retardent ou empêchent la migration et donc la reproduction des saumons. Ce phénomène, directement imputable à l’activité humaine, met en péril la régénération de l’espèce : pourtant l’une des espèces les plus consommées dans le monde. La population de saumon atlantique a été divisée par deux en vingt ans.
Toujours au Canada, des bénévoles se mobilisent aussi à travers le Grand nettoyage des rivages canadiens. Un geste simple, spontané qui a permis de ramasser plus de 1000 tonnes de déchets plastiques au cours des 25 dernières années. Véritable fléau de notre société du jetable, nos déchets plastiques terminent leur route dans les océans, altérant la santé de la vie sous-marine. À l’échelle mondiale, environ 700 espèces aquatiques sont menacées par le plastique.
Dans cette même optique de protection des océans et mers, la Commission européenne a proposé le 28 mai dernier, une série de mesures visant à réduire l’utilisation du plastique à usage unique. La plupart des matières plastiques ne sont pas biodégradables et restent dans l’environnement pendant des centaines, voire des milliers d’années.
L’Effet Panda célèbre aussi une autre mesure pour protéger la biodiversité marine : la promotion de techniques de pêche moins destructrices. A cause des engins de pêche peu sélectifs, 38 millions de tonnes d’animaux marins sont capturées accidentellement, soit 40% des prises halieutiques mondiales. Ce gaspillage conduit des espèces entières au bord de l’extinction. A Madagascar, avec l’appui du WWF, 131 pêcheurs, issus de quatre villages de la baie d’Ambaro ont bénéficié d’une formation au cours de laquelle ils ont fabriqué des balances à crabes qui permettent de mieux cibler les prises et ainsi de lutter contre la pêche accidentelle.
Les activités humaines menacent aussi l’écosystème incroyablement riche de la forêt amazonienne. 1km2 de forêt amazonienne concentrerait plus de 150 000 variétés de plantes différentes et son fleuve Amazone ravitaille un cinquième de la planète en eau douce. Mais ce territoire est menacé par la déforestation massive, l’agriculture moderne et l’urbanisation. Ainsi, les communautés locales, les ONG, les entreprises et les pouvoirs publics se sont mobilisées pour agrandir le parc national de Chiribiquete, au sud de la Colombie, désormais plus grand parc national de Colombie et inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce sont ces initiatives, et bien d’autres encore, prises par les hommes pour lutter contre les menaces que notre mode de vie fait peser sur l’environnement, qui représentent des victoires dans cet interminable combat pour une planète durable.