Nous entendons tous la colère exprimée depuis le 17 novembre par une partie de la population. Cependant, à l’heure où certains partis politiques et élus s’ingénient à attiser ces mouvements, il est nécessaire de remettre les choses au clair.
La réalité est toute autre que celle qu’on nous dépeint.
2017, un autre choix pour la France
Lors de deux élections, les français ont exprimé leur ras-le-bol des partis traditionnels, que ce soit en votant pour les extrêmes ou pour LREM. Ce dernier choix était celui de l’audace, celui de confier les transformations profondes et nécessaires à de nombreux inconnus. Des gens comme moi, comme vous, issus de la « vie civile », n’ayant jamais exercé d’autre mandat. Des jeunes, des femmes. Des profils différents.Nous nous sommes mis au travail. Et il y a de quoi faire. Cela ne fait qu’un an et demi que nous œuvrons à sortir de 30 ans d’immobilisme. Peut-être n’avançons-nous pas assez vite à votre goût, je comprends votre impatience après toutes ces années. Mais je peux vous garantir que nous faisons, chaque jour, de notre mieux, malgré les coups bas des vieux politiques, malgré leurs désinformations et leurs tentatives de nous ralentir. Courageusement, jour après jour, nous transformons le pays. Nous vous demandons juste un peu de patience. En effet, nous avons récupéré une situation désastreuse et vos votes sont l’expression de la conscience que vous aviez déjà qu’il fallait changer. Aujourd’hui, je tiens à vous rassurer. Les choses sont en train de changer. Depuis quelques semaines, j’entends dire, je lis, que notre pouvoir d’achat est en berne, que nous sommes noyés sous les taxes, que l’état vole notre argent…
Mais nous n’avons créé aucune nouvelle taxe.
Si l’on vous dit que le taux de prélèvement obligatoire a globalement augmenté en 2017 en pourcentage, c’est vrai. Mais pour qui ? Pour les entreprises réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires, la contribution exceptionnelle à l’impôt sur les sociétés a en effet rapporté 4,9 milliards d’euros en 2017. Ce ne sont donc pas les ménages qui ont payé plus…
N’opposons pas nos jours présents à nos lendemains possibles
Certes, nous avons accéléré la trajectoire carbone, qui permet de lutter contre le réchauffement climatique. Nous avons augmenté le pourcentage dédié à la transition sur la TICPE, la taxe sur les produits pétroliers.Après l’été et le début d’automne caniculaire que nous avons vécu, qui peut encore nier l’urgence de la situation ? Cela fait 50 ans que l’on parle de développement durable, et qu’années après années, décennies après décennies, les gouvernants ont remis le problème au lendemain, ont transféré la responsabilité de réformer aux suivants…Aujourd’hui, il n’est plus temps : le dernier rapport du GIEC nous laisse 2 ans pour sauver non pas la planète -parce qu’elle nous survivra-, mais bien notre espèce humaine. L’extinction a déjà commencé : combien de personnes ont dû recourir à une aide médicale pour avoir un enfant autour de vous ?
Lorsque nous voulons sortir du pétrole, nous vous accompagnons, par le chèque énergie, par les aides à la conversion, par les indemnités kilométriques (cf. mon article à ce sujet). Lorsque nous voulons sortir du pétrole, nous voulons un avenir pour nos enfants.Si cette hausse peut paraitre conséquente au prix à la pompe, c’est que malheureusement elle intervient alors que le prix du pétrole a grimpé : 70% de la hausse est due à cette conjoncture. Mais le baril est en train de redescendre, et les prix vont baisser. Ce fait montre une fois encore à quel point notre dépendance au pétrole nous est nocive et à quel point il faut en sortir.
Redonner sa noblesse au travail
Nous avons augmenté la CSG ? Oui, et nous l’assumons, parce que cela nous a permis de diminuer les charges salariales et de redonner à l’emploi toute sa force. Depuis trop d’années, le travail a perdu de sa valeur ; c’est l’effet pernicieux de notre politique sociale. L’enfer est parfois pavé de bonnes intentions… A ne vouloir laisser personne derrière, nous avons cumulé les aides pour une partie de notre population, accentuant le sentiment d’abandon chez les classes moyennes. A se demander pourquoi on travaille.Et ne m’accusez pas de ne pas savoir, c’est justement des classes moyennes que je viens, et ce discours, je l’ai entendu et réentendu dans les bouches des membres de ma famille. Ne me faites pas de faux procès, je n’ai jamais dit qu’il ne fallait pas aider les gens, mais qu’il fallait revoir notre politique d’aide pour que les français trouvent leur intérêt à travailler, à participer à la vie économique de leur pays. Pour qu’aucun enseignant n’est à entendre comme projet d’avenir de ses élèves : « faire des enfants et toucher les allocs » ou « être chômeur » (sic, oui, j’ai eu le droit à çà quand j’étais enseignante). Nous faisons le choix du travail :
- suppression des cotisations : +132€ en 2018, +266€ à compter de 2020 (pour un salarié au SMIC) ;
- heures supplémentaires : +216€ en année pleine pour un salarié au SMIC effectuant 12 heures supplémentaires par mois ;
- prime d’activité : revalorisation de 80€ au niveau du SMIC au cours du quinquennat, conformément à l’engagement présidentiel. En octobre, la prime d’activité fait l’objet d’une revalorisation exceptionnelle, au-delà de la revalorisation légale classique intervenue le 1er avril de cette année (+1%).
Les mesures du quinquennat se traduiront d’ici 2022, pour un salarié au SMIC, par un gain équivalent à un 13ème mois.
6 milliards d’euros de prélèvements obligatoires en moins
La réalité, c’est qu’entre les baisses de cotisations salariales, la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des français, nous avons baissé les prélèvements obligatoires pour les ménages français de 6 milliards. Parfois, cela ne se voit pas, parce que certaines communes en ont profité pour augmenter leur part sur la taxe et gommer complétement nos baisses. 5 800 communes exactement. (Heureusement, pas en Flandre.)Souvent, les baisses que nous avons votées ne sont pas aussi visibles que l’augmentation à la station-service, c’est sûr, mais pourtant, elles sont bien là, faites vos calculs.

Basculer de la CSG vers les cotisations salariales, c’est rendre 4,1 milliards aux français. Supprimer la taxe d’habitation pour 80%, c’est rendre 3,8 milliards aux français. En comparaison, la hausse de la fiscalité énergétique, c’est 1,9 milliards. ** Impôts et cotisations sociales / revenu disponible brut (RDB) avant impôts et cotisations sociales, source INSEE
2018, le retour du pouvoir d’achat
Le décalage dans le temps de nos mesures n’a pas forcément permis de mesurer l’impact de nos réformes pour votre pouvoir d’achat. Il fallait d’abord relancer l’économie pour voir les premiers effets. Mais pourtant, ce dernier trimestre devrait vous convaincre. Après un ralentissement en 2017 (+1,3 % après +1,8%), dû notamment au rebond de l’inflation dans le sillage du prix du pétrole, le pouvoir d’achat des ménages rebondirait en 2018 (+1,6%) et resterait dynamique en 2019 (+1,7%). Source INSEE
- Le prix du pétrole s’est stabilisé pendant l’été, mais est reparti à la hausse en septembre…
- Le commerce extérieur français retrouverait de la vigueur au deuxième semestre 2018
- La croissance française s’établirait à +1,6 % en 2018: l’activité du troisième trimestre bénéficierait d’un sursaut provenant en particulier de l’industrie.
- Le taux de chômage diminuerait d’ici la fin de l’année.
- L’inflation refluerait en dessous de 2 % avec la stabilisation des prix du pétrole, l’inflation sous-jacente resterait proche de 1 %.
- Les salaires nominaux accéléreraient en 2018.
- Le pouvoir d’achat progresserait vivement en fin d’année 2018.
- La consommation des ménages progresserait toutefois plus modérément que le pouvoir d’achat au dernier trimestre 2018.
- L’investissement des entreprises continue d’augmenter de près de 1 % par trimestre.
Mais toutes ces perspectives optimistes ne deviendront réalité que si la France n’est pas paralysée par des blocages.
La grève de la SNCF au premier semestre a eu un effet très négatif : « La consommation des ménages a pâti des grèves dans les transports ».
Si vous voulez lire toute l’analyse de l’INSEE, vous la trouverez sur le site : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3625445